dimanche 30 juin 2013

WE DID IT!!!

Après plus de 300 Miles effectués en 10 jours entre Santorin et  Zakynthos, l'ile aux tortues, nous nous accordons une pause.

L’île sert de couveuse aux tortues « caretta caretta » et depuis des siècles cette espèce en voie de disparition vient ici pondre ses œufs.

Nous nous faisions une joie de terminer notre séjour en Grèce par cette île ! Mais grande fut notre déception… Voilà le topo : la baie servant de lieu de ponte est soumise à un décret présidentiel, limitant la vitesse des bateaux.  Rares sont ceux qui  respectent  cette limitation, les yachts et autres navettes à promène-couillon sillonnent la baie tout au long de la journée à des vitesses excessives.

La plage la nuit est réservée aux tortues, mais  la journée elle est squattée par une toute autre espèce : le beauf en vacances. Majoritairement britanniques et allemands, ils investissent  chaque mètre carré de sable, ils se prélassent  enduits de crème solaire poussant des gloussements à la vue du vendeur de glaces  sous leur parasol qui, au passage, est  planté une fois sur dix  dans un nid de tortue.
La nuit les tortues viennent pondre ou bien les œufs éclosent  entre des canettes vides et autres déchets. Entourées d'hôtels, ces pauvres bêtes sortent de leurs œufs sous une musique techno à les rendre épileptiques ! Bref à la vue des boutiques souvenirs vendant d'innombrables articles à l'effigie des tortues, il semblerait que l’ile ait choisi le tourisme de masse plutôt que le tourisme écolo ! Dommage ...

Puis vint l’heure du départ…

Bilan d’une traversée de 60 h (3 journées, 2 nuits) de Zakynthos – Grèce à Syracuse – Sicile :
  •          10h de Force 6, au bon plein, à se prendre des paquets de mer sur la tête, ressortir les combinaisons et les polaires, se relayer à la barre toutes les deux heures.
  •           Du mal de mer (pour Malina) – mais pas de vomi ! (Bravo !)
  •           Une première nuit de force 4, impossible de mettre le pilote, relais encore à la barre, et malgré tout l’amour que l’on se porte, il était hors de question de laisser à l’autre une minute de repos de plus au moment de lui passer la barre !
  •           Des heures sans vent
  •           Des heures de moteur
  •           Des heures où  le moteur fatigue : alors 2h sans vent et sans moteur, à faire le bouchon au gré des vagues  - la pire situation que l’on puisse vivre ! (à 55 Miles de l’arrivée !)
  •           Des fous-rires
  •          Des hallucinations auditives pour Malina (du genre entendre les cigales au milieu de nuit au milieu de la mer… ou chercher d’où vient ce bruit, on dirait que quelqu’un tond son gazon…)
  •           De la fatigue (beaucoup de fatigue !)
  •           Des doutes (Va-t-on vraiment voir de la terre de l’autre côté ???)
  •           Des centaines de dauphins
  •           6 ou 7 tortues
  •           Un objet lumineux non identifié
  •           Une dizaine d’étoiles filantes
  •           Un bateau en bordel
     (Oui quand même!)
  •           Du « promets-moi Arno qu’on ne refera jamais ça ! »
  •           De la fierté de l’avoir fait quand même !


 
Après 60h de navigation!!! Un peu fatigués...

Nous voici donc de retour dans l’animation sicilienne, changement d’ambiance, mais finalement pas désagréable après avoir profité pendant un mois et demi du calme et de la sérénité grecs.

Seul drame : l’eau est froide ici, seulement 25 degrés contre 29 dans les dernières criques du Péloponnèse où nous avons fait escale ! Arno va devoir ressortir la combinaison de plongée !

Pour finir, une bonne et étonnante nouvelle :

Chat alors!!!! Mais qui revoilà ?

Quand nous avions perdu le chat, nous avions laissé notre numéro de téléphone au bar du port au cas où…
Début juin, le téléphone sonne, une petite voix sicilienne nous dit : « Il gatto è ritornato ! » = le chat est revenu !
Il est nourri par Nino, il nous attend ! Dès lors, toutes les semaines nous recevions un ou deux textos (« Le chat va bien, il mange beaucoup » etc.)

Arrivés en Sicile nous avions prévu de louer une voiture pour aller voir l'Etna : une pierre deux coups, on trace de Syracuse à 4h30 du mat, pour Pozzallo. Oui, car Nino nourrit les chats errants à 7heures du matin !
A peine arrivés, nous croisons la jeune serveuse qui nous donnait des nouvelles par téléphone, Antonio, le bosco du port qui avait suivi toute l’histoire depuis la perte du chat se joint à nous pour le guet-apens.
Comme d'habitude à 7heures, Nino débarque. Les chats  reconnaissent le bruit de sa moto, ils sortent de partout, des rochers, de dessous des voitures, et d'un coup… Hermès sort lui aussi de sa planque, sous le bâtiment des douanes !!!
Nino les nourrit, on marche doucement, et après une approche hésitante Malina à force de petites caresses récupère Hermès !

Après presque deux mois de vie de chat de gouttière, amaigri, sale, balafré, mais aux anges de retrouver sa maison (après un trajet épique en annexe jusqu’au bateau !) le chat reprend sa place à bord du Norfolk ! 


Quand nous avions quitté Pozzallo, nous étions loin de nous imaginer qu’une telle solidarité allait se mettre en place pour notre chat ! Antonio pour commencer, le bosco, s’est révélé  très impliqué par notre mésaventure, la serveuse adorable, et Nino qui lâche une larme trop heureux pour notre chat !


Quelle aventure !

Arno et Malina (contents!)

jeudi 20 juin 2013

"Que le temps, que le temps passe vite..."


Tout d'abord nous tenons à remercier toutes les personnes qui suivent notre blog (nous avons dépassé les 5000 vues!) et nous motivent par ce fait à le mettre à jour aussi régulièrement que possible!

Le cœur n’a pas été à l’écriture ces jours-ci… 
Nous avons quitté les Cyclades l’âme en peine.

Nous avons passé une petite semaine à Santorin, car nous avons eu une visite familiale. Cette île n’est pas bien adaptée à la plaisance car elle est volcanique et les fonds sont extrêmement profonds. Les seules possibilités d’amarrage dans les criques sont réservées aux bateaux qui baladent les touristes à la journée.

Nous avons donc calé le bateau dans le petit port de Vlichada (où l’accueil fut très mitigé – on a du changé de place au moins 4 fois) et c’est en terriens que nous avons parcouru l’île.

Visite d'un village datant du XIIIème siècel av.JC, enseveli sous les cendres du volcan
Les églises des Cyclades...


Celle-ci a des paysages complètement différents des autres îles des Cyclades. Ici pas d’eau turquoise mais des plages de sable noir et des falaises plongeant dans l’eau. S’ajoutent les magnifiques couchers de soleil, réputés parmi « les plus beaux du monde ».

L'arrivée en bateau


Le magnifique village de Oia...

Et son coucher de soleil

Le bémol sur cette île fut le monde ! Trop de monde ! Trop d’agitation, trop de touristes, du coup trop d’attrapes-touristes, les prix qui montent, et l’authenticité qui s’efface. Dommage !


Nous avons retrouvé un peu de calme, le temps de deux escales dans une crique isolée de l’île de Ios, et au petit port de l’île de Folégandros.



 C’est d’ici que nous sommes partis pour une traversée de 20h en direction du Péloponnèse car la météo annonçait l’arrivée imminente du Meltem qui rend le passage du Cap Maléas (premier Cap au Sud du Péloponnèse) très difficile.

Adieu les douces Cyclades.



Le Péloponnèse cependant n’est pas en reste en termes de paysages et de découverte… 

L'entrée d'Hadès, le royaume des morts dans Ulysse

Nous retrouvons le champ des cigales (peu présent aux Cyclades, car très arides et donc avec très peu d’arbres capables d’héberger les petites bêtes) et les collines verdoyantes. Les maisons blanches aux toits bleus ont disparu pour laisser place aux tuiles rouges.


La chaleur est maintenant écrasante, or nous n’avons pas de taud de protection pendant les navigations, elles sont donc très pénibles lorsqu’il n’y a pas un brin d’air et que nous avançons péniblement au moteur (ce qui rend d’ailleurs le capitaine bougon !). Heureusement nous sommes récompensés lorsque l’on jette l’ancre et que l’on plonge dans une eau à 28 degrés !

La région mériterait (comme beaucoup d’endroits de notre parcours) d’y rester plusieurs semaines, (d’autant qu’elle est peu touristique, ce qui la rend d’autant plus agréable). Ce ne sera pas notre cas. Et nous allons devoir quitter ce beau pays dès que la météo nous le permettra…



Malina et Arno.



dimanche 9 juin 2013

Les Cyclades, what else?

Toutes les personnes que l’on croisait et à qui on disait que nous allions en Mer Egée s’exclamaient : « Ah, vous allez vous faire bastonner un peu ! Vous allez voir, il y a du vent ! »

Apparemment, nous avons eu de la chance, car avant notre arrivée, il y a eu de nombreux coups de vent du Sud, et jusqu’à présent le Meltem (le Mistral local qui souffle tout l’été très fort) n’est pas établi. Nous avons eu pour ainsi dire…pas de vent ! S’en devient presque désagréable car nous faisons énormément de moteur… Mais la beauté et le bien-être que procurent les Cyclades ont su minimiser ce désappointement !

Pourtant, l’arrivée sur la première île n’a pas été des plus paradisiaques, et s’est faite sous la pluie !


Mais bien vite, le beau temps est revenu.

Lister les îles des Cyclades que nous avons visitées n'aurait rien d'intéressant (surtout que leur nom finisse tous par « os » et qu’on s’y perd)...
Au final, nous n'avons rien fait d'extraordinaire ces derniers jours, si ce n'est se laisser vivre (ce qui est déjà pas mal).

Nous avons la chance de visiter cet archipel avant l'été, la chaleur insupportable, les touristes (insupportables?), et nous bénéficions d'un calme plus qu'apaisant.

Tout ici est calme et doux.

Nous alternons entre deux "modes de vie".

D'abord les criques solitaires où nous passons des journées coupés du monde, où nous partageons parfois l’espace avec deux voire trois voiliers.

Kolona - Kythnos, seuls au monde!

Au Sud de Naxos

Mirsini - Shinoussa

Rassurez vous, elle a été rejetée à la mer, c'est juste pour la photo!

L'un part chasser harpon en main, pendant que l'autre bronze, lit, se baigne... Plus tard, c’est l’heure des ballades dans les sentiers au milieu des chèvres, avant l'apéro et le repas pris dans le cockpit. Quand la chasse a été fructueuse, c’est au barbecue que l’on fait griller notre met ! 


Là, on peut terminer nos journées en cherchant des constellations et des étoiles filantes dans le ciel (pas de lumière à des kilomètres à la ronde) et déguster le calme et le silence (perturbés parfois par le doux clapot de l'eau).


Ormos Dhespotiko - Antiparos

Sinon, lorsqu'on veut voir quelques âmes humaines, on change de lieu pour se rabattre dans une crique donnant sur un de ces magnifiques petits villages, ceux des cartes postales, avec les murs blancs recouverts à la chaux et le fameux bleu grec. 

Sifnos

Kastro - Sifnos

Kastro - Sifnos

Kastro - Sifnos

Là on peut se payer le luxe d’un resto (20 Euros pour 2 !) ou d’un café en terrasse pour déguster l’ambiance de la rue principale.

L'heure de l'apéro!         Livadi - Sérifos

La vue du resto !  Hora - Shinoussa

Si on la parcourt à l’heure de la sieste nous ne croiserons personne, si ce n’est un homme somnolent sur les marches de son perron, et on entend tout juste le bruit des télés derrière les rideaux. Les chats aussi font la sieste dans le moindre coin d’ombre qu’ils peuvent trouver.
Si l’on y vient à la nuit tombée, la vie reprend (les Grecs ne mangent pas avant 22h30), les rues s’animent, et l’on vous dit bonsoir (« Kalispéra » ) avec un grand sourire.


Il y a sûrement des cons, comme partout, parmi les grecs. Seulement pour l’instant nous n’en avons pas croisés ! (La seule fois où nous avons été mal accueillis ce fut par un couple de français grincheux qui n’appréciait pas notre manœuvre de port).

Tout est plus ou moins possible ici du moment que l’on n’est pas pressé (ce qui est largement notre cas au quotidien !)
Arno a besoin d’une pièce manquante pour son harpon, ils croisent des pêcheurs qui lui offrent ce qu’il cherche et refusent tout paiement.
On n’a pas assez de liquide pour payer le restaurant (dans les petites villes, rares sont les restaurants prenant la carte bancaire), « Vous paierez demain ! », « Bon, mais je vous laisse ma carte d’identité » « Non, non, à demain ! »
Et nous avons bien d’autres exemples du même genre, de services rendus et de bons conseils donnés.

Cette plénitude n’est altérée que lorsqu’une crique est envahie de voiliers (ces derniers temps tous français – donc plutôt râleurs !), que les chaînes d’ancre s’emmêlent, et que les capitaines gueulent (non, pas celui du Norfolk, les autres !).  Heureusement, ce genre événements n’a été que ponctuel et nous avons rapidement fui nos compatriotes tant aimables !

On passerait bien des mois ici, à vivre au rythme du soleil, notre coup de cœur étant l’étape actuelle : ce que l’on nomme les petites Cyclades (îles de Koufonissia, Shinoussa et Iraklia). 
Ici le temps semble arrêté.

On se surprend parfois à se souvenir que dans le même temps où l’on marche au crépuscule dans des petites rues désertes, il y a des gens qui marchent sur Times Square, sur animé et bondé.


C’est aussi ça qui fait la beauté de notre planète !


Arno et Malina