En effet nous pensions que depuis une semaine nous serions en train de nous baigner dans les eaux limpides grecques...
Mais la météo - notre pire et meilleure amie - en a décidé autrement.
Alors que nous quittions Syracuse, plein d'entrain et de motivation, nous avons dû, au bout de quelques heures, changer nos plans. Pas un souffle d'air à l'horizon, et étant donné le vieil âge de notre moteur, nous n'avions ni l'envie ni la possibilité de faire 40 heures de moteur. Nous nous sommes donc rabattus à contre coeur vers Rocella Ionica, au Sud de l'Italie (100 Miles).
Une parmi les six tortues croisées en route!
Les jours suivants, même topo! La météo est perdue, aucun site ne dit la même chose. Cela donne un rassemblement de plaisanciers au bistrot du port à l'heure de l'apéro! Toute l'europe y est rassemblée, l'ambiance est très agréable dans ce petit port. Nous faisons d'ailleurs découvrir des spécialités bien de chez nous à un équipage suèdois fort sympathique en sortant la cartagène, les olives et les champignons au vin blanc (en stock dans la cave du bateau).
Allemands, italiens, français, anglais, suèdois, espagnols, hollandais, tout le monde y va de son analyse, direction du vent, force, au final personne n'a raison : le vent ne viendra pas.
On s'en apercevra le lendemain lors de notre deuxième tentative pour la Grèce! Du coup, on se rabat sur Crotone (70Miles).
Après quelques heures de repos, on ne s'attarde pas, et nous partons pour la traversée du golfe de Tarente direction Leuca (sur le talon de la botte). Un vent de Sud-Est souffle (sirocco) levant une mer grosse, travers au vent et aux vagues. Le bateau file.
Cette navigation demande de la concentration à la barre. Le rythme fut de 1h à la barre, une de repos, ce qui nous a permis d'optimiser au mieux la conduite du bateau et se fut payant car au lieu de mettre 14h nous avons mis 10h20min!
Le capitaine à la barre, juste avant la tombée de la nuit
On arrive de nuit, comme d'habitude après étude scrupuleuse de l'entrée de port. Nous nous engageons dans la passe, le génois est roulé, la grande voile affalée, moteur en marche avant, juste de quoi se maintenir sur son cap. Les vagues venant du large sont grosses et nous les prenons travers au bateau. Nous avançons à tâtons, quand d'un coup le sondeur passe de 8m de fond a 1m70, trop tard : le bateau stoppe net, nous sommes sur un banc de sable non signalé! Le bateau est immobile et sujet aux grosses vagues de travers qui le fait gîter dangereusement.
Le calme est de rigueur, le bateau dérape en direction de la digue sous les acoups des vagues.
La chronologie des actions doit primer ! Malina descend, fait un appel à la radio dans l'espoir d'avoir la capitainerie pour qu'ils viennent nous aider. Malheureusement ce bougre ne parle que sa langue natale ce qui au bout de quelques temps oblige Malina à laisser tomber. Pendant ce temps, j'essaye de dégager le bateau comme je peux, il est gîté, je ressens des vibrations effroyables dans la barre, le moteur hurle, impuissant notre bateau agonise sous nos yeux, la digue et ses rochers aiguisés ne sont plus qu'à deux mètres pas plus. Notre sécurité n'est pas trop compromise, c'est déjà ça ! Après moultes manoeuvres, le bateau s'arrache enfin de ce banc de sable. On se retrouve face aux vagues, le cul du bateau a seulement un mètre des rochers, je mets les plein gaz, on rentre au port, on s'amarre. Le gars de la capitainerie arrive, au regard il comprend que ce n'est pas le moment, il s'éloigne et nous on va se coucher!
Comme nous devenons un peu superstitieux, nous ne nous avançons pas sur les prochaines destinations! A suivre au prochain épisode donc!
Nous vous avions préparé une petite vidéo, mais la connexion ici ne permet pas de la charger... Pour ça aussi, il vous faudra attendre la prochaine fois!
Maritimement vôtre.
Malina et Arno.
Où en sommes-nous?
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