mercredi 1 mai 2013

Je suis venu, j'ai vu et je ne reviendrai plus…






Sans prétention aucune,  laissez-moi vous faire pour commencer un cours d’histoire succinct :

Après  avoir été conquise maintes fois par plusieurs peuples, l’histoire de Malte prend un tournant décisif à l’arrivée des chevaliers…
L'ordre de St jean se fait virer de Rhodes par les Ottomans en 1523.
Charles Quint offre à l'ordre les îles de Malte en 1530, contre un loyer symbolique d’un faucon par an.
L'ile possède une capitale du nom de Médine (créée lors de la colonisation arabe), qui a la particularité d'avoir des rues dont la longueur ne dépasse pas la portée d'une flèche.

Une église à Médine


Les chevaliers de l'ordre boudent la capitale et vont s'installer à Birgu (sur la côte Nord-Est) qu'il fortifie de façon révolutionnaire pour l'époque.
Mais ces braves chevaliers belliqueux ne peuvent s'empêcher de  pirater les vaisseaux marchands de l'empire ottoman qui passent dans le coin.
En 1565, Soliman le magnifique (à la tête des ottomans), excédé, décide d'aller donner une petite correction à ces pieux chevaliers. Avec seulement 8 000 hommes, les chevaliers, grâce à leur fortification, tiennent tête aux ottomans et déciment petit à petit  cette armée d'invasion, ne laissant repartir au bout de 5 mois que
10 000 hommes après en avoir massacré près de 30 000.
Afin de se défendre encore mieux face à de nouvelles invasions,  les chevaliers continuèrent leurs fortifications et  créèrent la ville de La valette.




Au fil du temps, les chevaliers, n'ayant plus d'ennemis, se laissent aller à l'oisiveté et aux plaisirs pas très catholiques, ce qui commence à désespérer les Maltais.
En 1798  Napoléon, en route pour l'Egypte, décide d'y faire escale avec toute son armée de grognards. Les chevaliers n'étant plus que l'ombre d'eux-mêmes, et sous la pression du peuple séduit par les idées révolutionnaires qu'inspire  la France,  ils offrent  l'île à Napoléon sans oser sortir leurs épées.
Bonaparte, avant-gardiste sur le commerce d'import-export, donne l'ordre à ses grognards de piller les églises maltaises si riches en bibelots kitchs qu’il pourra échanger contre des armes une fois en Afrique.
Mais les Maltais, peu ouverts au commerce international, se révoltèrent et ironie du sort, les fortifications imprenables que leurs alleux avaient construites pour les défendre servirent à protéger la petite garnison française restée sur l'île.
Les Maltais implorèrent l'Angleterre de leur venir en aide. George III  fit embarquer  illico en 1800 ses soldats pour libérer ce pauvre peuple opprimé. Le peu de grognards fatigués qui étaient restés sur l'île furent renvoyés ou tués.
Les maltais, exaltés par la victoire de leur sauveur, demandèrent à récupérer la souveraineté de leur île mais Malte offre un lieu stratégique pour l'empire britannique (et la réponse, on s’en doute,  fut NON!).

Je vous fais grâce de la seconde guerre mondiale, situation classique : bombardement, famine, libération, reconstruction…
En 1964, l’île obtient son indépendance.
Voilà pour l’histoire.


A un peu moins de dix heures de nav de la Sicile, se trouvent Malte et Gozo. Gros décalage lorsque vous venez d'un pays très latin, avec des gars qui parlent avec les mains, chemise ouverte et chaîne en or qui brille et où les prix des places de port sont négociables.

Les côtes de l’île de Malte sont défigurées par un nombre incroyable d’hôtels. Nous sommes loin de l’idée que nous nous faisions, espérant découvrir une île « sauvage ».


Nous avons longé  la côte Nord   où, une fois n'est pas coutume, nous avons navigué « à la grecque »  (c'est à dire sans carte, en suivant le relief à bonne distance quand même), sauf que nous avons à moment  longé un champ de tir de l'armée !
Quelle surprise !!! Surtout face à l’interrogation de Malina : "mais quelle est cet oiseau qui siffle comme ça ?"
Bon,  ils se sont arrêtés de tirer, mais au son d'un de ces projectiles, une balle n’est pas passée loin de l'étrave !

Malte  et Gozo font  partie de l'Europe depuis 2008, mais bizarrement quand vous y débarquez (du moins en bateau), vous devez aller voir les « customs » (douanes) :

Un bureau déco années 70, une belle croix de bois en fond, le JT en fond sonore, un fonctionnaire vous prend les papiers du bateau, passeports et se met à remplir plein de papiers à la main bien sûr… Et si, comme moi vous avez de la chance, il se trompera,  l’obligeant à recommencer, vous posant trois fois la même question  (et ça dure, et ça dure …)

L'influence britannique est marquante : on roule à gauche, des fast -foods un peu partout,  une économie libérale, tout le monde a son uniforme (de l'écolier, au vigile, en passant par le gars qui bosse pour la compagnie de gaz), des caméras de surveillance partout.
L’influence arabe s’entend dans la langue (qui a des consonances arabes mais qui s’écrit en alphabet latin) et dans l’architecture de certaines villes.

La pierre maltaise est de couleur jaune-ocre et le  mélange architectural arabo-britannique donnent des villes et villages d'une beauté saisissante  et d'un style unique ...




 
                                                               Les rues de La Valette


Bloqués par les vents, nous n’avons pas pu faire tous les mouillages souhaités. C’est donc en terrien que nous avons exploré l’île (bien desservie en bus : pour 2,60 E la journée vous pouvez aller partout).



D’un coté Malte c’est …..d’après les nations unies, une zone à risque pour plusieurs raisons : paradis financier (secret bancaire), blanchiment d’argent, drogues, et trafic en tout genre.
Et de l’autre … L'île compte une église par kilomètre carré, 95% des Maltais sont catholiques (religion d’état). Le divorce est autorisée depuis 2011 seulement et l'avortement même en cas de viol ou de danger de santé pour la mère est strictement  interdit…
Malina et moi aimons nous promener dans les coins non touristiques,  manière de voir comment les locaux vivent. La chose la plus marquante fut de voir des couples de 17 ans guère plus, avec poussettes et mioches sous le bras.

Enfin, le côté ultra sécuritaire anglo-saxon a le don de m’irriter,  surtout quand on va faire des courses au supermarché loin des zones touristiques, et que l'on vous épie et surveille comme Mesrine (je sais que Malina a l'air louche, mais quand même…).
Pour avoir vécu à Londres, on connaît la courtoisie culturelle des anglais, mais les maltais ne se donnent pas ce mal.....
Sans vouloir faire les français qui critiquent tout à tout va, il a été dur de rentrer en contact avec des maltais, peut-être qu'un peu plus de temps nous permettrait d'avoir un avis plus ouvert.


Nous avons cependant eu criques et eau turquoise (notamment à Gozo).










La météo nous bloque ici depuis plusieurs jours ce qui nous laisse le temps de faire quelques appros en attendant le départ : 



1 commentaire:

  1. Je pense fort à vous !!! Chaque lecture de votre journal me remplis de bonheur et d'envies.
    Profitez bien !

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