dimanche 21 avril 2013

De Palerme à Agrigente



Sitôt arrivés sur la côte Ouest Sicilienne, nous décidons de partir pour une journée à Palerme (où nous n’irons pas en bateau, car la ville est sur la côte Nord or nous descendons par le Sud).
Nous nous levons à 5h du matin (alors que nous sommes en vacances, c’est vous dire !) pour prendre un train à 6h…
A défaut de train, en arrivant à la gare, on nous indique un bus.
La conduite du chauffeur nous laisse penser que nous n’arriverons pas vivants à Palerme… a plus de 130 km/h sur une nationale dans le brouillard en parlant foot avec les mains au passager d'à côté!  Mais finalement nous arrivons sains et saufs !

Une fois dans la ville, nous alternons entre les lieux touristiques classiques et les ballades au gré du vent !

C’est ainsi qu’après avoir vu les quattro quanti, la somptueuse cathédrale arabo-normande, le théâtre et le jardin Garibaldi, nous avons traversé plusieurs marchés dont l’ambiance nous a charmés…




Le jardin Garibaldi

Le théâtre





La cathédrale




Les gens donnent le sentiment de se crier dessus en permanence, ils parlent avec les mains, les rues sont sales, ça ne sent pas vraiment bon : bref le charme sicilien opère dans ce joyeux bordel!


Nous n’avons eu qu’un aperçu de la ville, mais nous ne regrettons pas le réveil matinal (de toute façon, nous faisons la sieste dans le bus retour…)


Nous continuons par la suite notre descente sur la côte Sud, et après quelques escales, nous arrivons à Porto Empedocle pour visiter les ruines grecques d’Agrigente.

Un mec arrive sur le ponton, chemise ouverte et chaîne en Or, pour nous réclamer 20 Euros afin de pouvoir rester pour la nuit… « On fera les papiers demain ! ». A défaut de papier, nous partons sans demander notre reste  aux aurores dans le port d’à côté.

Dans chaque port, les prix sont négociables et la plupart du temps il faut payer en liquide…. La réputation de la Sicile n’est pas infondée !

A la marina San Leone, on nous dit que la vallée des temples se trouve à 2km (à la fin de la journée, nous en aurons fait presque 10, la plupart le long d’une nationale), nous voilà donc partis à pied à la découverte des temples datant du VIème siècle avant JC !

Le spectacle vaut le détour, les photos parlent d’elles-mêmes.








Cependant nous ne sommes pas enthousiasmés par l’accueil que nous avons eu sur cette côte. Après une escale supplémentaire, nous décidons de traverser pour Malte et Gozo (avant de revenir plus tard sur la côte Est de la Sicile).

A l’abordage d’un nouveau pays donc !

Une petite vidéo quand même, pour que vous voyez comme on bronze bien!



Maritimement vôtre.
Malina et Arno.

Où en sommes-nous?

dimanche 14 avril 2013

Changement de décor!

Tout d’abord une erreur s’est glissée dans l’article précédent : la traversée pour la Sicile devait se faire en 27h théoriques et non en 32h (A force de ne plus voir d’élèves, je ne sais plus faire de calcul….). Il est de coutume de faire plutôt plus que moins du nombre d’heures prévues.

Or, nous devons dire que nous sommes assez fiers de nos 25h de navigation, qui ont été très agréables avec un record de 11miles en 1h15…


Il faut admettre qu’un nouvel équipier a pris part à la navigation : nous sommes heureux de vous présenter le pilote automatique.




Nous n’avions pas encore eu l’occasion d’utiliser ce magnifique petit engin. Soit parce que nous tenions la barre avec joie, soit parce que la machine n’était pas de taille face à une houle trop forte (comme lors de la première traversée).

Nous avons vécu quelque chose de rare mais de très agréable : un vent constant en Méditerranée pendant presque 24h. Un petit force 4 établi, vent au portant (c’est à dire ¾ arrière du bateau), peu de houle (ou du moins peu ressentie car arrivant par l’arrière, les vagues permettent au bateau de surfer) : le paradis de tout navigateur !


Coucher puis lever de soleil quelques heures plus tard...


Unique petit moment de montée d’adrénaline lorsque que nous avons croisé un cargo (plusieurs dans la nuit, mais à des distances plus que raisonnables) d’un peu trop près jusqu’à entendre ses moteurs.


Autrement le pilote nous a tenu la barre toute la nuit, les quarts se résumaient donc à faire une veille permanente en regardant les étoiles…

Enfin l’île Marettimo (petite île de l’archipel des îles Egades, à l’Ouest de la Sicile) est en vue.
Le jour se lève et deux dauphins viennent nous souhaiter la bienvenue.


Nous avons le temps de voir se dessiner l’île. 
Voici ce qui pour nous représente vraiment le voyage : accoster sur une île, une petite île…




Comment vous décrire ce que nous avons découvert en arrivant ?
Enfin un vrai changement décor.



Un petit port de pêche, rien n’est agencé pour la plaisance, ni eau,  ni électricité. Nous nous amarrons le long d’un quai entouré de petits bateaux de pêche. Dans le bateau devant nous, deux pêcheurs sont en train de nettoyer leur filet.

Alors que nous réglons nos amarres, un petit vieux, béret sur la tête vient vers nous et nous explique en italien (ou plutôt en sicilien) comment nous amarrer au mieux, nous donnant des ordres, attachant nos amarres au quai, faisant fi de notre incompréhension de l’italien ! On le laisse faire, mieux vaut ne pas le contredire !

Des maisons blanches, volets bleus, une joyeuse et douce atmosphère règne dans ce petit village. 
Les vieux assis sur les bancs, les pêcheurs retapant leur bateau pour préparer la saison de pêche au thon qui s’annonce (la tonnara – la plus grosse pêcherie de thon de la Méditerranée)…. Tout cela rythmé par l’arrivée du ferry une fois par jour ainsi que par la venue du  bateau citerne qui vient ravitailler l’île en eau douce.




Le lendemain au petit matin, Arno va prendre un expresso dans le café de l’île, histoire de tâter l’ambiance...

Je commande donc au comptoir  un expresso. Une vielle dame distinguée s’approche de moi. S’engage alors une conversation commençant en anglais finissant en français-anglais, "Vous êtes le voilier qui est arrivé hier ?" (énorme, j'adore). "Le café je vous l'offre !"
Sur l'île il y a une statue avec une épitaphe de Paul Valéry (poète Sètois) "Le vent se lève, il faut tenter de vivre" Je lui fais part de mon étonnement et elle m'explique alors le lien qui existe entre cette île et notre port d'attache ! Par le passé, pas mal de bateaux de Sète arrivaient ici. Ils venaient charger du vin, et puis (me raconte la vielle dame), ils le vendaient comme vin français! "Mais chutttttt!" me dit-elle. Puis elle me raconte la vie de l'île, que la saison de pêche au thon commence mais que le stock qui sera pêché est déjà acheté par avance par les japonais.

Vers 11h, on achète aux pêcheurs, directement sur leur bateau, du poisson tout juste pêché. Je lui en demande 2, il m’en donne 5, normal.
Plus tard, il interpelle Arno, « Vieni, vieni », et nous offre deux magnifiques murènes.



D'autres événements, moins légers, se passent sur l'île. Nous voyons les douanes faire régulièrement des sorties et ramener un homme ou deux à bord de leur zodiac. Il nous semble aussi qu'un bateau de passeurs est interpellé... la Tunisie n'est qu'à quelques heures de bateau. Mais nous n'en saurons pas plus.

Après une belle randonnée jusqu'à la Punta de l'île, c'est le cœur triste que nous quittons l'île de Marettimo, nous remémorant que nous avons tant d'autres lieux à découvrir...


(Oui, nous sommes allés jusqu'en haut!)


Nous faisons notre premier mouillage dans la Cala Rotonda sur l'île voisine de Favignana, et nous sommes seuls au monde le temps d'une nuit.



Nous voici désormais sur la côte Ouest Sicilienne, où nous avons visité encore plein de nouvelles choses.
Mais on vous en garde un peu pour la prochaine fois et on vous laisse reprendre votre souffle!

Maritimement vôtre.
Malina et Arno

PS : Où en sommes-nous?

dimanche 7 avril 2013

Vivre selon la météo et non pas selon nos envies...

Apprendre à vivre selon la météo et non pas selon nos envies, cela s’acquiert par la force des choses dès lors qu’une croisière s’entreprend.

Le vent en méditerranée, le grand lac comme certains aiment l’appeler, aime jouer à la douche écossaise… Un coup c’est calme, un coup c’est l’enfer, après c’est l’apocalypse, et ça redevient calme ! Si tu as de la chance,  tu es passé par le moment « Que du bonheur ».

Connaissez-vous, ami terrien, le terme « effet de site » ? C’est grosso modo l’influence qu’a le relief sur la force et la direction du vent. Cette précision faite, je peux vous décrire un petit peu les navigations que nous avons vécu pour descendre la côte orientale de la Sardaigne.
Cette côte est jalonnée de petits golfes et d’innombrables cailloux à fleur d’eau qui ne sont  pas balisés (sinon c’est pas drôle !) ainsi que de hautes et belles falaises où la roche est de couleur saumon, coiffée d'une herbe bien verte.






Nous avons eu  un vent  majoritairement de secteur Ouest, donc un vent qui a eu tout le temps de se faufiler à travers les reliefs sardes avant de venir chatouiller nos voiles, ce qui donne des navigations musclées passant de force 3 à 7 voire plus, avec un vent virant  parfois à 180° en 30 secondes. On passe du vent travers au vent de face, puis trois quart arrière, puis plus rien ! Les navigations sont rythmées par les prises de ris, les lâchés de ris, Arno joue des biceps,et ajuste les réglages de voiles pour le rendre le plus performant possible tandis que Malina excelle à la barre, (toujours avec un bichocco à la main) mais en contre partie le bateau file, frôlant parfois les 8 noeuds.





Cette descente de la Sardaigne n’a pas été de la « farniente ».

Ah « Farniente » ! Et dire qu’il paraît que les français ne bossent pas ! Que dire des Sardes qui cessent toute activité de 13h à 16h30 ! Cependant c’est un rythme auquel on se fait très vite et très bien, on vous rassure !

Le peu de contact avec l'autochtone fut chaleureux : les commerçants sont très agréables et la population avenante. Alors que nous regardons un plan, un sarde s'approche et nous demande ce que nous cherchons, une autre fois nous avons demandé à une lycéenne si un bus était le bon pour notre destination, et toute la petite bande s'y est mise pour nous trouver le fameux bus. 
Quand vous dites que vous êtes français, les deux noms qui leurs viennent a l'esprit  sont Sarkozy et Zidane (chacun ses références)...

Le paysage  y est très vert, avec des beau oliviers partout, les conducteurs roulent à des vitesses excessives , donc gros danger quand on y fait du vélo et quand on marche au bord des routes. Le sud de la Sardaigne est plus typique, on y croise des bergers et des veuves en noir...




Les paysages sont beaux, l'eau est turquoise, mais les villes que nous avons traversées sont sans intérêt!  D’après les dires de certains, Caliglari,  capitale de l’île, vaut le détour mais nous avons d'autres projets pour les jours qui arrivent.



Nous sommes sur le point de traverser pour les îles Egades (petites îles à l’Est de la côte Sicilienne), par une navigation de 32h théoriques (à confirmer lors de notre prochain article !). La météo est bonne : vent arrière prévu, pas de houle et le soleil au rendez-vous, voilà qui devrait réconcilier Malina avec les traversées, qui ne garde pas un très bon souvenir de la première… (à confirmer aussi lors du prochain article !)

Ciao, a presto!

Maritimement vôtre.


lundi 1 avril 2013

En Sardaigne, on se traîne...


Nous sommes arrivés par une navigation magique, la première vraiment agréable depuis notre départ : un bon vent, pas de houle, Bonifacio qui s’efface peu à peu du paysage tandis que le bateau file et surfe à 7nds (pointe à 8 !) de moyenne… On arrive près des côtes sardes.




Le Nord Est de la Sardaigne se distingue par l’archipel de la Maddalena, ensemble d’îles ou d’îlots (voir même de cailloux). Quelle joie de naviguer entre ces bouts de rochers tout autour de nous avec le calme, les mouettes et le chat au soleil.



 



Nous avons longuement hésité sur la fonction à donner au chat sur le bateau (petit mousse, matelot, station météo sur pattes, passager du vent...). Il est vrai et surprenant que parfois notre cher chat en navigation  émet un miaulement particulier, il nous annonce à 90% un coup de vent fort arrivant dans le quart d'heure qui suit (magique mais hélas trop rare)! Mise à part cette maigre contribution, ses préoccupations se limitent à se trouver à la meilleure place en navigation. 
Vous connaissez sans doute la réputation des marins (une femme dans chaque port)... De ce coté là, nous sommes tranquilles, cela ne l'intéresse pas! Notre eunuque à quatre pattes a d'autres centres d'intérêt. 
Lors des escales, il rode toute la nuit, inspecte les bateaux du coin, visite à sa façon les alentours, il se bagarre rentrant parfois balafrer (il n est pas rare de sortir alors la pharmacie pour soigner ses blessures de guerre!)
A porto Ottiolu, au bistro du port où nous prenons l'apéro après une bonne journée de nav, notre surprise fut grande quand nous avons vu  débarquer le chat faisant tranquillement le tour du lieu et venant s’asseoir prés de nous.

Sacré chat !!




Notre première halte fut donc le port de Maddalena.
Enfin on entend une autre langue. Enfin l’impression d’être « ailleurs ».

Il va falloir se mettre à l’italien. Malina s’y met, dictionnaire à la main, petit cahier dans l’autre pendant que la préoccupation première d’Arno pour fêter notre arrivée sur le territoire sarde est de trouver une pizzeria (« Pfff, pas besoin de parler italien, « Pizza », c’est international !).

Mort de faim après notre navigation, il commande une « gigante » censée correspondre à la taille « grande » chez nous. Nous n’avons honnêtement jamais vu une Calzone aussi énorme (elle a fait notre repas à tous les 2 c’est dire !) et la photo ne rend pas bien compte de la taille réelle du monstre.




Un peu plus au Sud, la côte Smeralda, le Saint Tropez italien où l’été se réunit toute la jet set…..sauf que de septembre à avril, toute la côte hiberne.
Nous arrivons à Porto Rotondo (où comme le port précédent, un employé dans un zodiac vient vous accueillir à l’entrée du port pour vous indiquer où vous amarrer - pratiques inconnues en France!) et nous découvrons une vraie ville fantôme.
Station balnéaire sortie de terre dans les années 60, l’architecture a quand même l’avantage d’être plus chaleureuse que sur notre côte (quoique pas très difficile vu l’architecture  hideuse de nos  bords de plage en Languedoc). Mais pas un magasin ouvert, pas une boulangerie, pas un bar. RIEN. Heureusement nous avons pour voisins de pontons un jeune couple franco-italien qui habite là et qui a …un chien : grand moment pour Hermès !
Ceux sont nos uniques interlocuteurs pendant les 5 jours où nous restons bloqués (météo oblige) dans ce port (qui par ailleurs a le grand mérite de coûter 6 Euros la nuit !)

L'imposante île de Tavolara
                          

C’est à partir de la Calette (2 escales plus loin), que nous retrouvons un peu de vie et que nous découvrons nos premières plages à l’eau turquoise.

... même si l'on ne peut pas encore se baigner!

 Le personnel de la capitainerie, très sympa, nous prête un vélo, ce qui nous permet de partir en ballade (Malina ayant son vélo « pliable ») ! Nous découvrons de jolis villages accrochés sur les collines (Aïe aïe les cuisses!!)

Le village de Posada








Enfin le beau temps semble être de la partie (premières nuits sans chauffage : Alléluia !), et nous allons maintenant continuer vers la partie Sud de la Sardaigne.