dimanche 14 avril 2013

Changement de décor!

Tout d’abord une erreur s’est glissée dans l’article précédent : la traversée pour la Sicile devait se faire en 27h théoriques et non en 32h (A force de ne plus voir d’élèves, je ne sais plus faire de calcul….). Il est de coutume de faire plutôt plus que moins du nombre d’heures prévues.

Or, nous devons dire que nous sommes assez fiers de nos 25h de navigation, qui ont été très agréables avec un record de 11miles en 1h15…


Il faut admettre qu’un nouvel équipier a pris part à la navigation : nous sommes heureux de vous présenter le pilote automatique.




Nous n’avions pas encore eu l’occasion d’utiliser ce magnifique petit engin. Soit parce que nous tenions la barre avec joie, soit parce que la machine n’était pas de taille face à une houle trop forte (comme lors de la première traversée).

Nous avons vécu quelque chose de rare mais de très agréable : un vent constant en Méditerranée pendant presque 24h. Un petit force 4 établi, vent au portant (c’est à dire ¾ arrière du bateau), peu de houle (ou du moins peu ressentie car arrivant par l’arrière, les vagues permettent au bateau de surfer) : le paradis de tout navigateur !


Coucher puis lever de soleil quelques heures plus tard...


Unique petit moment de montée d’adrénaline lorsque que nous avons croisé un cargo (plusieurs dans la nuit, mais à des distances plus que raisonnables) d’un peu trop près jusqu’à entendre ses moteurs.


Autrement le pilote nous a tenu la barre toute la nuit, les quarts se résumaient donc à faire une veille permanente en regardant les étoiles…

Enfin l’île Marettimo (petite île de l’archipel des îles Egades, à l’Ouest de la Sicile) est en vue.
Le jour se lève et deux dauphins viennent nous souhaiter la bienvenue.


Nous avons le temps de voir se dessiner l’île. 
Voici ce qui pour nous représente vraiment le voyage : accoster sur une île, une petite île…




Comment vous décrire ce que nous avons découvert en arrivant ?
Enfin un vrai changement décor.



Un petit port de pêche, rien n’est agencé pour la plaisance, ni eau,  ni électricité. Nous nous amarrons le long d’un quai entouré de petits bateaux de pêche. Dans le bateau devant nous, deux pêcheurs sont en train de nettoyer leur filet.

Alors que nous réglons nos amarres, un petit vieux, béret sur la tête vient vers nous et nous explique en italien (ou plutôt en sicilien) comment nous amarrer au mieux, nous donnant des ordres, attachant nos amarres au quai, faisant fi de notre incompréhension de l’italien ! On le laisse faire, mieux vaut ne pas le contredire !

Des maisons blanches, volets bleus, une joyeuse et douce atmosphère règne dans ce petit village. 
Les vieux assis sur les bancs, les pêcheurs retapant leur bateau pour préparer la saison de pêche au thon qui s’annonce (la tonnara – la plus grosse pêcherie de thon de la Méditerranée)…. Tout cela rythmé par l’arrivée du ferry une fois par jour ainsi que par la venue du  bateau citerne qui vient ravitailler l’île en eau douce.




Le lendemain au petit matin, Arno va prendre un expresso dans le café de l’île, histoire de tâter l’ambiance...

Je commande donc au comptoir  un expresso. Une vielle dame distinguée s’approche de moi. S’engage alors une conversation commençant en anglais finissant en français-anglais, "Vous êtes le voilier qui est arrivé hier ?" (énorme, j'adore). "Le café je vous l'offre !"
Sur l'île il y a une statue avec une épitaphe de Paul Valéry (poète Sètois) "Le vent se lève, il faut tenter de vivre" Je lui fais part de mon étonnement et elle m'explique alors le lien qui existe entre cette île et notre port d'attache ! Par le passé, pas mal de bateaux de Sète arrivaient ici. Ils venaient charger du vin, et puis (me raconte la vielle dame), ils le vendaient comme vin français! "Mais chutttttt!" me dit-elle. Puis elle me raconte la vie de l'île, que la saison de pêche au thon commence mais que le stock qui sera pêché est déjà acheté par avance par les japonais.

Vers 11h, on achète aux pêcheurs, directement sur leur bateau, du poisson tout juste pêché. Je lui en demande 2, il m’en donne 5, normal.
Plus tard, il interpelle Arno, « Vieni, vieni », et nous offre deux magnifiques murènes.



D'autres événements, moins légers, se passent sur l'île. Nous voyons les douanes faire régulièrement des sorties et ramener un homme ou deux à bord de leur zodiac. Il nous semble aussi qu'un bateau de passeurs est interpellé... la Tunisie n'est qu'à quelques heures de bateau. Mais nous n'en saurons pas plus.

Après une belle randonnée jusqu'à la Punta de l'île, c'est le cœur triste que nous quittons l'île de Marettimo, nous remémorant que nous avons tant d'autres lieux à découvrir...


(Oui, nous sommes allés jusqu'en haut!)


Nous faisons notre premier mouillage dans la Cala Rotonda sur l'île voisine de Favignana, et nous sommes seuls au monde le temps d'une nuit.



Nous voici désormais sur la côte Ouest Sicilienne, où nous avons visité encore plein de nouvelles choses.
Mais on vous en garde un peu pour la prochaine fois et on vous laisse reprendre votre souffle!

Maritimement vôtre.
Malina et Arno

PS : Où en sommes-nous?

3 commentaires:

  1. Superbe, merci pour ces récits, anecdotes, c un plaisir de vous lire, on aimerait être du voyage... Gros gros bisous de Paris qui a connu une journée d'été hier (sans passer par la case printemps) on est heureux quand y'a le soleil!

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  2. continuez de nous faire rêver c'est le top!! l'histoire des bateaux Sètois c'est génial!! comme on dit le monde est petit! a bientôt de vous relire bisous bisous!!

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  3. Magique...je ressens à travers votre récit vos cœurs remplis d'émotion, c'est magique...
    Gros bisous à vous 2 ! Et un gros bisous au chat ;-)

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