Ces jours ci ont été marins, c’est le moins qu’on puisse
dire !
Nous avons quitté la paradisiaque Paxos, direction
Levkas, avec un très bon vent F5 à 6 aux
fesses et une mer formée. La navigation
y fut sportive mais facile avec des
grosses parties de surf.
A quelques miles de l’arrivée, nous vîmes débouler un gros
voilier au moteur sur notre tribord, l’entrée du canal de Levkas demande de
l’attention car elle se présente en angle droit bordée de bancs de sable. Au
moment de s’engager dans l’entrée le gros voilier au moteur arborant fièrement un énorme
drapeau suédois nous colle aux fesses et
essaye de nous doubler dans le virage (situation insensée). Malina essaye de
les en dissuader dans un anglais parfait, il n’y a pas de places pour deux mais
rien n’y fait, seul un malheureux coup de barre fit ralentir cet
agressif plaisancier.
Une fois le chenal passé, plus de vagues, une mer plate,
nous naviguons au calme entre les îles et la côte pour aller se reposer
dans une petite crique tranquille sur l’île de Meganisi.
Abelike est une crique isolée, où nous ne sommes entourés
que de quelques voiliers. On mouille, en portant une amarre à terre.
L’endroit y est calme, entouré de pins,
l’eau claire, propice à la plongée. Mais dès que l’on met la tête sous
l’eau le cadre idyllique fait place à
une décharge publique sous-marine : bouteilles, canettes de bière, boîtes
de conserves…. Il est vraiment dommage
et incompréhensible que les gens qui ont la chance de profiter de cet endroit
soient capables de le détériorer à ce point !
Là, nous nous accordons une pause ! Baignades, café en
terrasse du petit village Vathi à un quart d’heure à pied, lecture, bronzette,
et barbecue sur la plage…
La météo annonce Nord-Ouest, donc parfait pour descendre
mais nous prenons du Sud-Est F5 dans les
dents. On se replie sur une île sous le vent, on n’est pas pressés, on est en
vacances ! On s’abrite dans une
crique qui n’est pas référencé dans les
guides, on joue aux explorateurs, on est seul au monde !
Le vent tourne dans les 3h qui suivent, on repart …
Enfin le Nord-Ouest ! On joue avec les petites îles
pour avoir le meilleur vent possible, on rentre dans le golfe de Patras,
on reçoit le vent de travers, Norfolk file, on avance à 8noeuds, que du bonheur !
Nous jetons l’ancre pour la nuit à Mésolongion où le décor est surprenant : on longe des
marais salants et le chenal d’entrée est bordé de petites maisons de pêcheur
sur pilotis. C’est beau, c’est calme, ça ressemble à la Louisiane…
Le lendemain départ pour
Galaxidhi. Le vent tarde à venir, il n’y personne sur l’eau, mise à
part une énorme tortue qui passe
tranquillement à quelques mètres du bateau. Dommage, qu’encore une fois la mer
ressemble à une poubelle : des déchets partout et nous manquons de peu de heurter une bouteille de gaz (et oui, ça
flotte !).
A notre droite le Péloponnèse avec ses montagnes verdoyantes
et à gauche le continent avec ses montagnes plus arides au couleur rouge. Cela donne l’impression
d’être sur un lac en montagne.
Le vent arrive enfin plein vent arrière, les voiles sont en ciseau, on se cale à
8noeuds (décidément) et nous arrivons à Galaxidhi qui se trouve à quelques
kilomètres de Delphes nous irons le
lendemain.
Delphes est l’un des sites antiques incontournables de
Grèce, considéré pendant l’antiquité comme
le centre du monde, réputé pour son oracle, connu de tout le monde grec
antique !
En effet, sur le versant d’une magnifique vallée, on se
ballade entre les ruines du temple d’Apollon, d’un théâtre et d’un stade
(antique bien sûr !). La vue sur la vallée y est spectaculaire, donnant
sur des champs d’oliviers à perte de vue. Le musée où sont conservés toutes les
statues et offrandes retrouvés sur le site est vraiment intéressant et
impressionnant.
Quelques photos pour vous donner une idée, même si aucune
n’est de nous : la batterie de l’appareil photo nous a lâchés ce
jour-là !!!
Après toutes ces journées de navigation, nous sommes enfin
au bout du golfe de Corinthe, et il nous tarde de passer le canal pour arriver
en Mer Egée, pour aller se relaxer dans les Cyclades !
Ce fameux canal, le plus cher du monde au kilomètre
(112Euros pour notre bateau de 9,50 m pour 3 Miles – soit 6 km), permet de
passer du golfe de Corinthe à la Mer Egée, évitant ainsi aux navigateurs de
faire tout le tour du Péloponnèse par le Sud (et d’économiser bien trois
semaines de navigation…).
Dans l’antiquité, on tirait les bateaux à travers l’isthme
sur une route pavée. C’est l’empereur Néron qui commença à faire construire le
canal avant de s’en détourner pour régler un problème d’insurrection en Gaule.
Le canal actuel fut réalisé au XIXème siècle et terminé en 1893, puis élargi
après la seconde guerre mondiale.
On nous en avait parlé, nous avions vu quelques photos, mais
il nous tardait de le vivre « pour de vrai ». Ca valait le
coup !
On se présente devant l’entrée du canal, on fait un appel
VHF au responsable pour demander l’autorisation d’entrée « Isthmia Pilot for Norfolk » (le
canal est à sens unique, donc si des bateaux sont en train de le passer dans un
sens, il faut attendre qu’il soit tous sortis, pour qu’ils autorisent le
passage dans l’autre sens…) Il paraît qu’il peut y avoir jusqu’à 3h
d’attente, nous avons attendu 20min en faisant des ronds dans l’eau avant de
pouvoir nous engager avec un autre voilier qui attendait aussi.
Nous passons un premier pont qui s’affaisse dans l’eau pour
nous laisser passer. Le canal est large de 25m et a été creusé droit dans la
roche de sorte que plus on avance, plus on est entouré d’immenses falaises. La
vue est splendide.
Puisque le canal est à sens unique et que des bateaux
attendent de l’autre côté, le seul hic est qu’il faut avancer vite, au moteur
(pas de voiles dans cet étroit canal)… Notre papy moteur a donc tourné pleine
balle pour nous faire avancer à 6noeuds.
Nous passons une
demi-heure délicieuse avant d’arriver à l’autre extrémité… où il faut régler la
note !
Puis nous naviguons jusqu’à Poros, toujours entre plein de
petites îles. Nous nous accordons une pause d’une journée pour découvrir l’île
(à pied cette fois, nous avons les jambes en feu), dont les hauteurs nous
offrent des vues splendides sur le Péloponnèse et le golfe Saronique.
Le sanctuaire de Poséidon
Ici le climat est doux, l’ambiance est détendue, l’accueil
des grecs est excellent… Bref ce pays donne envie d’y rester. On vous laisse donc pour retourner vite en profiter!
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