Après plus de 300 Miles effectués en 10 jours entre Santorin
et Zakynthos, l'ile aux tortues, nous
nous accordons une pause.
L’île sert de couveuse aux tortues « caretta
caretta » et depuis des siècles cette espèce en voie de disparition vient
ici pondre ses œufs.
Nous nous faisions une joie de terminer notre séjour en
Grèce par cette île ! Mais grande fut notre déception… Voilà le topo : la
baie servant de lieu de ponte est soumise à un décret présidentiel, limitant la
vitesse des bateaux. Rares sont ceux
qui respectent cette limitation, les yachts et autres
navettes à promène-couillon sillonnent la baie tout au long de la journée à des
vitesses excessives.
La plage la nuit est réservée aux tortues, mais la journée elle est squattée par une toute
autre espèce : le beauf en vacances. Majoritairement britanniques et
allemands, ils investissent chaque mètre
carré de sable, ils se prélassent
enduits de crème solaire poussant des gloussements à la vue du vendeur
de glaces sous leur parasol qui, au
passage, est planté une fois sur
dix dans un nid de tortue.
La nuit les tortues viennent pondre ou bien les œufs
éclosent entre des canettes vides et
autres déchets. Entourées d'hôtels, ces pauvres bêtes sortent de leurs œufs
sous une musique techno à les rendre épileptiques ! Bref à la vue des
boutiques souvenirs vendant d'innombrables articles à l'effigie des tortues, il
semblerait que l’ile ait choisi le tourisme de masse plutôt que le tourisme
écolo ! Dommage ...
Puis vint l’heure du départ…
Bilan d’une traversée de 60 h (3 journées, 2 nuits) de
Zakynthos – Grèce à Syracuse – Sicile :
- 10h de Force 6, au bon plein, à se prendre des paquets de mer sur la tête, ressortir les combinaisons et les polaires, se relayer à la barre toutes les deux heures.
- Du mal de mer (pour Malina) – mais pas de vomi ! (Bravo !)
- Une première nuit de force 4, impossible de mettre le pilote, relais encore à la barre, et malgré tout l’amour que l’on se porte, il était hors de question de laisser à l’autre une minute de repos de plus au moment de lui passer la barre !
- Des heures sans vent
- Des heures de moteur
- Des heures où le moteur fatigue : alors 2h sans vent et sans moteur, à faire le bouchon au gré des vagues - la pire situation que l’on puisse vivre ! (à 55 Miles de l’arrivée !)
- Des fous-rires
- Des hallucinations auditives pour Malina (du genre entendre les cigales au milieu de nuit au milieu de la mer… ou chercher d’où vient ce bruit, on dirait que quelqu’un tond son gazon…)
- De la fatigue (beaucoup de fatigue !)
- Des doutes (Va-t-on vraiment voir de la terre de l’autre côté ???)
- Des centaines de dauphins
- 6 ou 7 tortues
- Un objet lumineux non identifié
- Une dizaine d’étoiles filantes
- Un bateau en bordel
(Oui quand même!)
- Du « promets-moi Arno qu’on ne refera jamais ça ! »
- De la fierté de l’avoir fait quand même !
Après 60h de navigation!!! Un peu fatigués...
Nous voici donc de retour dans l’animation sicilienne,
changement d’ambiance, mais finalement pas désagréable après avoir profité
pendant un mois et demi du calme et de la sérénité grecs.
Seul drame : l’eau est froide ici, seulement 25 degrés
contre 29 dans les dernières criques du Péloponnèse où nous avons fait
escale ! Arno va devoir ressortir la combinaison de plongée !
Pour finir, une bonne et étonnante nouvelle :
Chat alors!!!! Mais qui revoilà ?
Quand nous avions perdu le chat, nous avions laissé notre
numéro de téléphone au bar du port au cas où…
Début juin, le téléphone sonne, une petite voix sicilienne
nous dit : « Il gatto è ritornato ! » = le chat est
revenu !
Il est nourri par Nino, il nous attend ! Dès lors,
toutes les semaines nous recevions un ou deux textos (« Le chat va bien,
il mange beaucoup » etc.)
Arrivés en Sicile nous avions prévu de louer une voiture
pour aller voir l'Etna : une pierre deux coups, on trace de Syracuse à
4h30 du mat, pour Pozzallo. Oui, car Nino nourrit les chats errants à 7heures
du matin !
A peine arrivés, nous croisons la jeune serveuse qui nous
donnait des nouvelles par téléphone, Antonio, le bosco du port qui avait suivi
toute l’histoire depuis la perte du chat se joint à nous pour le guet-apens.
Comme d'habitude à 7heures, Nino débarque. Les chats reconnaissent le bruit de sa moto, ils
sortent de partout, des rochers, de dessous des voitures, et d'un coup… Hermès
sort lui aussi de sa planque, sous le bâtiment des douanes !!!
Nino les nourrit, on
marche doucement, et après une approche hésitante Malina à force de petites
caresses récupère Hermès !
Après presque deux mois de vie de chat de gouttière,
amaigri, sale, balafré, mais aux anges de retrouver sa maison (après un trajet
épique en annexe jusqu’au bateau !) le chat reprend sa place à bord du
Norfolk !
Quand nous avions quitté Pozzallo, nous étions loin de nous
imaginer qu’une telle solidarité allait se mettre en place pour notre
chat ! Antonio pour commencer, le bosco, s’est révélé très impliqué par notre mésaventure, la
serveuse adorable, et Nino qui lâche une larme trop heureux pour notre
chat !
Quelle aventure !
Arno et Malina (contents!)
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